La présence de TotalEnergies au Mozambique, notamment dans la province de Cabo Delgado, a engendré des tensions accrues et des actes de violence à l’égard des populations locales. De nombreux témoignages font état d’agressions, de viols, d’enlèvements et d’extorsions. Les projets de développement énergétique, tout particulièrement le projet Mozambique LNG, amplifient ces risques et soulèvent d’importantes questions humanitaires et sécuritaires.
Une province en danger : Cabo Delgado #
Située au nord du Mozambique, la province de Cabo Delgado est devenue l’épicentre d’instabilité depuis l’arrivée de divers projets énergétiques, dont le très médiatisé Mozambique LNG de TotalEnergies. La région est riche en ressources naturelles, attirant ainsi de nombreuses multinationales. Cependant, cette ruée vers les hydrocarbures a exacerbé les conflits locaux et les tensions communautaires.
La présence de TotalEnergies et ses conséquences
Daniel Ribeiro, directeur technique et de la recherche chez Justiça Ambiental ! (JA !) – soutenu par le CCFD-Terre Solidaire – dénonce les violences perpétrées par les soldats et les groupes armés locaux. Selon Ribeiro, « la simple présence de Total a mis les gens en danger ». Des incidents violents ont été rapportés, incluant agressions, enlèvements, viols de femmes et extorsions de biens des résidents locaux.
Les femmes et les enfants en première ligne #
Dans cette atmosphère de terreur, les femmes et les enfants sont particulièrement vulnérables. Les militaires, ainsi que les groupes insurgés, ont été impliqués dans des actes de violence sexuelle, des viols et des enlèvements de jeunes filles. Des récits effrayants évoquent des femmes kidnappées et contraintes à des relations sexuelles forcées, marquant profondément les communautés locales.
En outre, les cas de kidnappings sont en augmentation, les femmes étant fréquemment la cible de ces violences. Le climat d’insécurité permanent contraint souvent les familles à fuir leurs villages, aggravant ainsi les conditions de vie déjà précaires pour une grande partie de la population.
Une crise humanitaire amplifiée #
Les implications des projets de TotalEnergies vont au-delà de la violence immédiate. Les déplacements forcés, la destruction de moyens de subsistance et le manque accru de services de base contribuent à une véritable crise humanitaire. Le régime sécuritaire imposé autour des sites de production énergétique fait que les populations locales n’ont plus accès à leurs terres ni à leurs ressources, jetant ainsi de nombreuses familles dans la précarité.
Appels à la prudence et au retrait #
Les organisations humanitaires et de défense des droits de l’homme lancent régulièrement des avertissements et des appels à la prudence concernant la situation au Mozambique. La criminalité, les enlèvements et le terrorisme exigent une vigilance constante. Diverses institutions, y compris des banques internationales telles que la Société Générale ou encore JP Morgan, sont mises au défi de repenser leur participation financière aux projets dangereux qui alimentent les conflits.
Le rôle des investisseurs internationaux
Les acteurs financiers internationaux sont priés de réévaluer leur engagement dans ces projets. Continuer à financer des opérations qui renforcent l’insécurité et exacerbent les violations des droits humains pose des questions éthiques cruciales. Le soutien financier de banques telles que Crédit Agricole ou Mizuho Bank au Mozambique LNG soulève des doutes sur leur responsabilité sociale et environnementale.
Alors que les investissements de TotalEnergies au Mozambique sont censés apporter développement et prospérité, ils ont au contraire accentué les risques de violence et de déstabilisation, mettant en péril les vies et les droits des résidents locaux. Les acteurs internationaux doivent prendre en compte ces réalités pour éviter de contribuer à des projets qui perpétuent la souffrance des populations vulnérables.
